ThèmeApprentissage
Dans au moins 15 pays d’Afrique subsaharienne, plus de la moitié des élèves n’atteignent pas le niveau minimum de compétence en lecture à la fin de l’enseignement primaire.
Cible 2030
100 % des enfants atteignent un niveau minimal de compétence en lecture dans l’enseignement primaire.
Les trajectoires d’apprentissage indiquent le nombre d’années nécessaires pour que les enfants acquièrent les compétences de base. Étant donné que ces trajectoires suivent le rythme de l’apprentissage au niveau du système, elles peuvent nous aider à comprendre combien d’enfants éprouvent des difficultés pour acquérir ces compétences, quand et comment intervenir, ainsi que la façon dont différentes politiques pourraient influer sur le faible niveau d’apprentissage, qui représente un défi urgent.
Que révèlent les trajectoires d’apprentissage ?
Dans l’idéal, les trajectoires d’apprentissage devraient prendre la forme d’une ligne ascendante raide. Cependant, trop souvent, on observe des trajectoires plates, qui signalent un rythme d’apprentissage lent. Un apprentissage lent pendant les premières années peut avoir des conséquences à long terme. En effet, lorsque les enfants ont pris du retard et que le programme d’enseignement passe à un contenu plus avancé, ils ne peuvent pas l’appréhender car ils ne maîtrisent pas les compétences prérequises.
Les trajectoires de nombreux pays révèlent que le rythme de l’apprentissage est bien trop lent, et qu’il en va ainsi dès le début de la scolarité. Lors des deux premières années d’enseignement, alors que les objectifs mondiaux et de nombreux programmes d’enseignement nationaux partent du principe que les enfants apprennent à lire, seuls une petite minorité d’enfants le font réellement.
Ces compétences sont des prérequis pour l’apprentissage futur et sont mesurées ici par le fait que les enfants puissent lire à voix haute une histoire simple de 70 mots (par exemple, « Manh est dans la classe deux. ») et répondre à cinq questions simples s’y rapportant (par exemple, « Dans quelle classe est Manh ? »). Ces compétences de base sont généralement inférieures au niveau de compétence minimal défini par l’indicateur mondial 4.1.1 a des objectifs de développement durable (ODD). Les trajectoires calculées surestiment donc les progrès accomplis par rapport à l’indicateur 4.1.1 a, mais elles constituent néanmoins des estimations utiles pour illustrer le rythme de l’apprentissage.
Les pays souhaitant remédier au faible niveau d’apprentissage doivent se concentrer sur les politiques suivantes :
- Mesurer les compétences de base et leur donner la priorité, dès les premières années.
- Aligner l’instruction sur le rythme d’apprentissage réel des enfants. On peut procéder de plusieurs manières, notamment en définissant des objectifs d’apprentissage clairs axés sur l’apprentissage de base, en ajustant le rythme du programme d’enseignement et en aidant les enseignants à comprendre les niveaux d’apprentissage actuels des enfants ainsi qu’à ajuster leur enseignement en conséquence.
Simulations de politiques : accès et apprentissage
Nous pouvons utiliser les trajectoires d’apprentissage pour comparer l’incidence possible de différentes politiques. Ici, nous simulons l’incidence de politiques visant à améliorer l’accès et l’apprentissage. Les politiques axées sur l’accès visent à augmenter le nombre d’années que les enfants passent à l’école. Elles comprennent des politiques telles que l’enseignement primaire et secondaire gratuit, la construction d’écoles, le passage automatique au niveau supérieur, et d’autres politiques axées principalement sur la scolarisation ou l’achèvement scolaire. Les politiques axées sur l’apprentissage visent à faire en sorte que les enfants en apprennent davantage pendant chaque année d’enseignement. Par exemple, on peut définir et mesurer les progrès par rapport à des objectifs d’apprentissage clairs, réaligner l’instruction sur le rythme d’apprentissage des enfants, et favoriser un enseignement efficace.
Chaque enfant doit avoir accès à l’école, et la scolarisation des enfants constitue une première étape indispensable vers l’apprentissage universel. Néanmoins, ces simulations montrent que la seule amélioration de l’accès ne suffira pas à résoudre les problèmes d’apprentissage. À l’inverse, si l’on améliorait l’apprentissage à chaque niveau d’enseignement en s’alignant sur le rythme des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure affichant les meilleures performances, on pourrait en tirer de grands bénéfices.
Simulations de politiques : égalité
Les trajectoires d’apprentissage constituent également un outil utile pour comprendre les différences d’apprentissage entre certains groupes au sein des pays. Ici, nous comparons l’apprentissage des riches et des pauvres, et nous simulons l’incidence de politiques visant à réduire les inégalités entre eux.
Si l’on fait la moyenne de tous les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure inclus dans l’ensemble de données, les enfants issus de familles riches (quintile des familles les plus riches) vont davantage à l’école et en apprennent davantage à chaque niveau d’enseignement par rapport aux enfants issus de familles pauvres (quintile des familles les plus pauvres). La simulation de l’égalité d’accès montre ce qui pourrait se passer si, à la place, les pauvres étaient autant scolarisés que les riches, tandis que la simulation de l’égalité d’apprentissage montre ce qui pourrait se passer si, à la place, les pauvres en apprenaient autant que les riches à chaque niveau d’enseignement. Dans les deux scénarios, et en particulier dans la simulation de l’égalité d’apprentissage, les inégalités diminueraient.
Néanmoins, même les enfants issus de familles riches ne reçoivent pas une éducation de très bonne qualité. Près de la moitié des enfants issus de familles riches ne maîtrisent pas les compétences de base en lecture, ce qui limite l’incidence possible des politiques axées sur l’équité. Les simulations de l’égalité entre les garçons et les filles, ou entre les enfants issus des milieux urbains et ruraux, montrent des bénéfices encore plus limités.
Les pays souhaitant remédier au faible niveau d’apprentissage doivent retenir que la réduction des inégalités entre les groupes au sein d’un pays ne constitue qu’une partie de la solution. Il est tout aussi urgent de procéder à des changements systémiques pour améliorer l’apprentissage de tous les enfants, riches et pauvres, garçons et filles, en milieu urbain et rural, pour passer d’un système faiblement performant à un système très performant.
Créez vos propres trajectoires d’apprentissage et simulations de politiques
Vous trouverez ci-dessous un outil vous permettant de créer vos propres trajectoires d’apprentissage et simulations de politiques. Vous pouvez examiner les données de multiples pays concernant à la fois les compétences de base en lecture et celles en mathématiques.
Pour rappel, les compétences en lecture sont mesurées par le fait que les enfants puissent lire à voix haute une histoire simple de 70 mots et répondre à cinq questions s’y rapportant. Les compétences en mathématiques sont mesurées dans quatre domaines (identification des nombres, différentiation des nombres, addition simple et suites de nombres) à l’aide de 21 questions simples. On considère qu’un enfant maîtrise ces compétences de base en lecture et en mathématiques s’il répond correctement à toutes les questions. Ces compétences correspondent généralement au niveau de la deuxième ou de la troisième année, et sont inférieures au niveau de compétence minimal défini par l’indicateur mondial 4.1.1 a des ODD.
Constructeur de trajectoires d'apprentissage
Les tendances d’apprentissage varient grandement d’un contexte à l’autre. Cet outil vous permet d’élaborer, de comparer et d’exporter les trajectoires qui sont les plus pertinentes pour vous. Vous pouvez visualiser et comparer les trajectoires de différents pays, ou bien générer et comparer les trajectoires de certains groupes au sein d’un pays.
Conclusion
Les trajectoires d’apprentissage révèlent la vitesse à laquelle les enfants acquièrent les compétences d’apprentissage de base. Elles constituent un outil important pour sensibiliser le public aux faibles résultats d’apprentissage et aider les décideurs politiques à planifier des mesures correctives.
Remerciements
Le contenu de cette page web a été créé par le programme RISE (Research on Improving Systems of Education), qui est un programme de recherche à grande échelle sur les systèmes d’éducation soutenu par des financements du ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO) du Royaume-Uni, the ministère des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT) de l’Australie, et de la Fondation Bill et Melinda Gates. Ce programme est géré et mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat entre Oxford Policy Management and the Blavatnik School of Government à la Université d'Oxford.